Matsuyama - Uchiko (J8, 2016)
Uchiko déserté
Matsuyama. Décision d'aller aux bains en début de matinée.
À l'arrêt du tramway, un japonais me demande en anglais où nous allons. Je lui montre l'endroit sur la carte. Il confirme : c'est le bon arrêt, la bonne ligne.
A bord il discute avec notre ami, s'informe sur notre séjour, sur noptre hôtel (qu'il connaît bien), et lui demande son mail.
A la station d'arrivée, on se sépare.
A proximité, un train à vapeur miniature (et en exploitation) : le Botchan Train.
Nous arrivons au Dogo Onsen avec tout le fourbis décrit dans diverses docs. En fait, on aura juste besoin de savonnette et d'une serviette. On se balade à poil. Un seul bain, en granit gris bleu, et une eau à 43°.
Mais avant, il faut se nettoyer.
Je m'installe sur un petit tabouret de bois, et commence le travail. Mon voisin, qui était là avant moi, continue frénétiquement ses ablutions. Complexé, je recommence le nettoyage. Mon ami me voyant faire, fait de même. Au bout de longues minutes, je suis plus récuré que jamais. Mon voisin continue, imperturbable. J'abandonne la compétition et me dirige vers le bain.
C'est vraiment chaud. Devant, deux hommes âgés se délectent d'une source encore plus chaude qui leur coule sur la nuque. Je vais au plus profond du bain et je respire lentement. Au bout de quelques temps, une source se libère. Je tente. Saisissant mais surmontable. Puis l'accoutumance.
Le frénétique du nettoyage a fini de se récurer, 1/4h après moi.
J'observe. Beaucoup de gens avec des tâches sur la peau, des boursouflures ... J'imagine que, pas loin d'Hiroshima, certaines générations anciennes n'ont pas été totalement à l'abri.
On se retrouve à la sortie : visages rouges et rayonnants.
En forme pour le recueillement au temple Ishite-Ji. En fait, un site spirituel avec bien des lieux de culte, shintoïstes, bouddhistes, hindouistes. Un lieu de pèlerinage.
Le plan du site
Quelques temples, portiques, pagodes etc
On se restaure puis direction la gare pour Uchiko , ville natale du Nobel de littérature en 1994, Kenzaburō Ōe.
Première curiosité ferroviaire : notre train, bien qu'annoncée sur le bon quai y était introuvable, alors qu'un autre, pour une toute autre destination, s'y trouvait. Inquiétude à 5 mn du départ . Renseignement pris, le nôtre était sur ce même quai, mais bien en arrière, invisible de l'entrée . 2 trains sur un même quai !
Autre curiosité, la bascule des trains dans les virages. Ça tangue comme sur un bateau, probablement en raison d'une plus grande largeur des wagons (50 cm) et d'un profilage de la voie différente de celle d'Europe.
Le paysage ? Une nature paisible et épanouie. Des orangers (spécialité locale), des potagers, etc.
Uchiko est un village qui a dû se ré-inventer un avenir avec le faible développement potentiel des activités ancestrales liées à la cire : bougies, masques, personnages. Ils essaient de se fabriquer un avenir touristique. Il faut dire que c'est splendide.
On nous offre une boisson à la cerise, censée nous donner de la vigueur. On nous parle de Paris, de la Tour Eiffel.
... Mais aucune mention du Nobel de littérature, Kenzaburo Ôé, dont c'est le village natal.
Du tourisme ? Oui. Mais japonais . Aucun occidental.
De retour à l'hôtel, au moment de la douche, coup de fil dans notre chambre. L'homme qui nous avait renseigné à l'arrêt du tram me dit qu'il a besoin de moi. Je lui précise que je suis à poil, sur le point de me doucher, et que s'il veut bien attendre 5 mn ... Ok.
A l'accueil, il se présente à nouveau et me tend un sac. Un repas pour 4 préparé par sa femme. Je suis stupéfait , confus de ne pas trouver les mots et sans l'idée de lui demander au moins son propre mail.
On a arrosé ça au saké.
Rappel : Japon mai 2016
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