Le parc de Diane à Clayes-sous-Bois (Sabine Beutin )
Il y a eu trois châteaux à Clayes : d’abord au XIIe siècle , un château-fort, puis au XIVe siècle, un « hostel seigneurial » dont subsiste le corps de logis aujourd’hui bibliothèque municipale et, enfin, au début du XIXe un autre château dont il reste deux tours.
Ce dernier château a été la propriété d'un diamantaire. Le peintre Vuillard y a été reçu. Le château a été brûlé ou bombardé par les Allemands à la fin de la seconde guerre mondiale.
Le château (celui du XIVe, bien sûr) fut donné par François 1er à sa maîtresse, Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes. Henri II (il l'a récupéré comment ?) le donna à Diane de Poitiers. C’est elle qui a laissé son nom attaché au parc.
De cette époque il reste une échauguette (actuellement en restauration), des médaillons qui représenteraient Diane de Poitiers, une « sauvegarde », inscription portant la mention « sauvegarde de monsieur, filz et frère de roy ».
Médaillon de Diane : La Sauvegarde :
Dans le parc voici : « L’arbre de Diane ». C’est un platane, magnifique, classé « arbre remarquable » en 2000, de 31 m de hauteur, 43 m d’envergure, et 8 m de circonférence. Il est remarquable par le marcottage naturel de ses plus grosses branches.
Il aurait été planté en 1556 par Diane de Poitiers. "Aurait " car il y a quelques doutes sur l’âge réel de ce bel arbre, sachant que les platanes vivent en moyenne 200- 300 ans. Or celui-ci serait âgé de 450 ans, il paraît pourtant dans la force de l’âge! Et un arbre sénescent est souvent creux.
Manifestement, il s'agit du platanus x acerifolia (le platane commun) hybride entre orientalis et occidentalis. Ce n’est pas un occidentalis (la forme des feuilles ne correspond pas, et l’occidentalis n’est arrivé en France qu’au XVIIe siècle) , ni un orientalis (les fruits de l’orientalis sont sur un pédoncule en zigzag, ils sont plutôt par 6 : ce n’est pas le cas ici ; la forme de la feuille ne correspond pas). L ’hybride n’est signalé qu’à partir du XVIIe siècle. Il est donc peu probable que sa date de plantation soit 1556.
En traversant le parc, nous rencontrons d'autres essences très intéressantes :
Le Cèdre de l'Atlas :
Les cèdres du Liban ont été beaucoup plantés jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que le cèdre de l’Atlas était plus vigoureux. En réalité, on s’est maintenant aperçu qu’il s’agit de la même espèce, le cèdre de l’Atlas étant une sous-espèce de cedrus libani (de même que le cèdre de Chypre, cedrus brevifolia).
Un peu plus loin : un sequoia sempervirens, un metasequoia et un cyprès chauve (taxodium distichum). Ces deux derniers perdent leurs aiguilles l’hiver. Les feuilles du metasequoia sont sessiles et opposées- décussées, tandis que celles du cyprès chauve ont un pédoncule et sont alternes.
Sequoia sempervirens : Metasequoia : Cyprès chauve :
Photos de : Claire Henry, Jean-Yves Segrétin et Sabine Beutin.
A la sortie du parc, nous avons la chance d’avoir côte à côte les deux espèces courantes de chênes : quercus robur (chêne pédonculé) et quercus petraea (chêne sessile). C'est l’occasion de faire le point sur leurs différences :
Le chêne sessile a des glands avec peu ou pas de pédoncule, le démarrage de ses feuilles est en forme de triangle, elles ont par contre un pédoncule. Il peut pousser en terrain sec ou acide et aime pousser entouré de ses congénères. Il est donc très apprécié par les forestiers.
Le chêne pédonculé a des glands sur un long pédoncule. En revanche, ses feuilles n’ont pas ou peu de pédoncule et la base des feuilles est en forme d’oreillette. Il aime les terrains humides, a besoin de plus de lumière que le sessile. Il n’aime pas être gêné par les autres, et est donc moins productif en foresterie, bien que son bois soit de même qualité que le chêne sessile.
L’ajonc européen (ulex europaeus) est fleuri, alors que sa période de floraison normalement est février-mars. C’est une plante assez rare dans la région, concentrée essentiellement sur la moitié ouest de la France.
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