Vers Aubrac par bois et par champs (Aubrac)
Trois étapes sur ce parcours très ensoleillé : le buron des Nonnes, le lac des Moines et Aubrac et son abbaye.
Le buron des Nonnes n'est d'ailleurs pas le nom officiel de cette bâtisse encore solide.
Buron des Nonnes
Un buron est une petite fromagerie artisanale. Il y en a à proximité de tous les champs, ou du moins, il y en avait. Ils sont presque tous désaffectés voir abandonnés ou en ruine.
C'est peut-être la raison qui a poussée la fraternité de Jérusalem à acquérir ce buron pour en faire un lieu de retraite, de prière pendant l'été.
Il n'y a pas d'eau courante, bien sûr : il faut la chercher au ruisseau, en contrebas.
Les toilettes sont à l'air libre, à peine protégés par une maigre clôture.
Il n'y a pas davantage de gaz ni d'électricité.
Il arrive de rencontrer ces nonnes sur les chemins, lorsqu'elles vont faire quelques courses. Il ne s'agit donc pas pour elles de vivre totalement coupé du monde. Cette fraternité "gère" aussi des lieux prestigieux comme l'abbaye du Mont Saint Michel.
Autre nom à consonance religieuse, le lac des Moines, ou plus prosaïquement, le lac d'Aubrac.
Lac des Moines
Il s'agit d'une retenue d'eau artificielle destinée à régler le débit de la Boralde de Saint Chély (pour en savoir plus, voir le site de St Chely)
Le paysage est largement dégagé. C'est un lieu de pique nique idéal ... tellement idéal que la quasi totalité du groupe préfère en rester là. Nous ne sommes plus que trois pour reprendre la marche sous un soleil magnifique (mais chaud).
Les sous-bois sont bienvenus pour trouver un peu de fraîcheur.
Sous-bois entre le Lac des Moines et Aubrac
La terre est humide : l'eau ruissèle partout. Cela donne un tour nouveau à la randonnée : chercher des champignons. Les conditions ne sont pas réunies mais pourquoi pas essayer ?
Le relief se creuse un peu; on devine une vallée étroite cachée par les arbres, de plus en plus profonde, toujours bordée de barbelés (uniquement pour protéger les vaches ?). Puis le paysage s'ouvre à nouveau. Une petite rivière coule vivement : c'est la Boralde de Saint Chély - affluent du Lot - qui alimente en amont le Lac des Moines.
Boralde de Saint Chély
On a peine à imaginer que ce petit cours d'eau a besoin d'être régulé.
On s'apprête à le traverser lorsque l'oeil expert de Gonzalo, notre guide décèle l'objet de nos espoirs jusqu'alors déçus : un superbe champignon comestible. Il s'agit d'un boletus aestivalis.
Boletus aestivalis
Cette trouvaille inespérée vient nous faire bifurquer. On continuera à travers bois, même s'il faut pour cela grimper encore un peu. On trouvera d'autres champignons, oh, pas beaucoup, mais nous restons aux aguets.
Petite halte en lisière de bois,
Une petite halte, pour un morceau de chocolat, une bonne goulée d'eau, pour déguster une orange, pour bavarder. La randonnée est idéale pour écouter les autres, échanger.
On repart, cette fois sans le couvert des arbres. Il fait chaud.
Le sentier grimpe à travers champs.
On devine au loin un bourg : on arrive à Aubrac.
Pas mal de touristes tout de même, venus pour le jardin botanique, l'exposition de peinture, la Tour des Anglais, l'abbaye ou, un peu plus loin, le Royal Aubrac où nous prenons une bière bien méritée.
Aubrac - Eglise ND des Pauvres
Royal Aubrac
Il s'agit d'un centre de vacances. On s'y affaire beaucoup : la Confédération Paysanne de José Bové doit venir le week end pour y fêter son 20e anniversaire.
Le travail des autres nous repose. Gonzalo montre son boletus aestivalis. Un de ses amis (il connaît tout le monde) lui en montre un autre, qu'il a trouvé juste à côté. Il le met négligemment avec notre boletus. Cadeau. On en fera une poêlée ce soir.