En forêt de Montmorency avec JP Konrat le 26-09-2006
Cette fois-ci, Jean-Paul Konrat nous propose de faire la partie ouest de la forêt de Montmorency avec pour découvertes principales : le blechnum spicant et la tourbière.
Le point de départ est Taverny : joli gare et église du XIII ème siècle
Le portail de l'église comprend cette belle rosace, réalisée au XIV ème siècle, suite à l'accomplissement d'un voeu formé par Philippe VI de Valois pour la guérison de son fils , le futur Jean II le Bon, alors malade à Taverny.
Voici une carte en relief qui nous permet de nous situer ainsi que la carte géologique autour de l'Isle Adam.
Les deux buttes de Cormeilles en Parisis et de Montmorency (et de façon générale les buttes témoins du nord de la région parisienne) sont les restes du continuum du plateau de la Beauce. Entre ces deux buttes, il y a une large vallée c'est le "chemin de César", qui, dès avant l'invasion romaine reliait Lutèce et la haute Normandie en rive droite de la Seine. Ce fut ensuite la route de la marée, large échappée vers le nord -ouest, qui permettait à Paris et à Versailles, au temps des rois, d'avoir du poisson frais.
Nous grimpons sur la butte de la forêt de Montmorency et apprenons à distinguer le charme (feuille régulière) et l'orme (feuille dissymétrique). Voici un bel arbre : le laricio; en haut de la butte, les myrtilles sont très abondantes : ce sont des plantes de montagne et nous sommes à près de 200 m d'altitude..
Photos : des feuilles de charme et d'orme, un laricio, des myrtilliers
Nous sommes dans la châtaigneraie qui jadis était largement exploitée : les châtaignes nourrissaient les hommes et les bêtes pendant l'hiver, la coupe régulière des taillis permettait de disposer de combustible pour la cuisine et le chauffage et de produire du charbon de bois pour les usages plus industriels et enfin les gros troncs étaient utilisés pour faire des poutres. Le bois de chauffage et le charbon de bois ont progressivement disparu; ils ont été remplacés par les combustibles fossiles: houille et pétrole ; il ne reste plus que la fabrication des poutres et des planches qui exige des grands et beaux arbres. La conversion des taillis de châtaigniers en futaies est facile à observer dans la forêt
Photos : la châtaigneraie, un taillis de châtaigniers
Un peu plus loin un grillage, clôture dissuasive, nous sépare du terrain dans lequel des souterrains avaient été aménagés pour extraire du gypse. Des éboulements ont eu lieu. Ce gypse qui donne le plâtre de Paris est un des meilleurs car il est très blanc, suite à une double recristallisation. Ces carrières de gypse ont été si bien faites qu'on y a créé, dans les années 1960, les abris souterrains pour l'état major français et le Président. C'est le centre stratégique de Taverny qui comprend tous les moyens de communication avec les sous-marins.
Puis nous sommes tous partis dans le bois, comme pour un chasse au trésor, à la recherche du blechnum spicant.
Nous étions tous bredouilles sauf Jean-Paul et Serge qui ont su le retrouver et nous faire admirer cette sorte de fougère qui comprend deux types de feuilles : les stériles et les fertiles, qui portent des spores au revers.
Photos : blechnum spicant, fronde stérile, fronde fertile
La randonnée se poursuit et Jean-Paul nous conduit dans la tourbière dans laquelle il faut éviter de piétiner. On y trouve beaucoup de sphaignes, mousse des terrains bourbeux et très acides.
Photos : des sphaignes
La randonnée se termine à Saint Leu la Forêt.
N'oublions pas l'histoire liée au château de Saint Leu qui a conduit le Duc d'Aumale à donner le château de Chantilly à l'Institut de France.
On pourra consulter le site sur la baronne de Feuchères
C'est la baronne de Feuchères qui convainquit le dernier des Condé à rédiger un testament en faveur du Duc d'Aumale, et alors que le dernier des Condé souhaitait revenir sur son testament, on le retrouva pendu à la fenêtre du château de Saint Leu. La croix marque l'emplacement de cette fenêtre.